Le monsieur a un gros problème. Vous le voyez ?
Prenez un instant, donnez-vous 2 secondes pour bien le regarder…
Réponse : Il a le menton à l’aplomb des fesses, le haut du corps à 180 degrés par rapport au bas. Bref, il a littéralement le haut du corps à l’envers. Une des erreurs assez typiques dont ChatGPT (et autres IA génératives) est encore capable de nous régaler. 😆
Cette image illustre à merveille ce que nous rencontrons parfois dans nos évaluations de fin de formation. Vous vous demandez sûrement quel est le rapport ? Eh bien, il est plus pertinent qu’il n’y paraît à première vue.
L’importance d’une bonne évaluation
Les évaluations en fin de formation sont un outil essentiel pour tout formateur ou organisme de formation qui souhaite s’assurer que ses sessions sont efficaces et utiles. Elles permettent non seulement de mesurer l’impact de la formation sur les participants, mais aussi de recueillir des informations précieuses pour améliorer constamment le contenu et la méthode.
Cependant, il existe deux types d’évaluations : celles qui éclairent vraiment et apportent des informations utiles, et celles qui, au final, ne disent rien.
Les évaluations qui éclairent
Ce sont celles qui vont vraiment chercher à obtenir le regard sincère des participants, sans se contenter de flatter leur ego ou de valider des acquis superficiels. Ces évaluations sont conçues pour être honnêtes, approfondies, et parfois inconfortables – elles doivent être faites avec courage. Oui, le courage de demander non seulement ce qui a bien fonctionné, mais aussi ce qui n’a pas fonctionné.
Prenons par exemple une formation que vous avez récemment animée ou suivie. Avez-vous demandé aux participants ce qu’ils ont trouvé le plus difficile à comprendre ou à appliquer dans leur contexte professionnel ? Avez-vous osé creuser pour savoir si certaines parties du contenu étaient jugées obsolètes ou inadaptées ? Si non, vous pourriez bien être passé à côté d’opportunités précieuses pour améliorer la qualité de votre formation.
Les évaluations qui manquent de courage
En revanche, il y a les évaluations qui, par manque de courage ou de temps, restent superficielles. Elles se contentent de questions générales, souvent fermées, qui ne permettent pas de véritablement comprendre les besoins ou les ressentis des participants.
Pourquoi est-ce si important ? Parce que si nous ne cherchons pas à voir clairement ce qui ne va pas, comme dans cet exemple d’image inversée, nous risquons de passer à côté des améliorations nécessaires. Une formation est une entité vivante, appelée à évoluer en permanence. C’est un peu comme un bonsaï : il y a toujours matière à faire progresser, à en parfaire le séquençage, le verbatim, les outils, les exemples, les questions à poser aux participants, etc.
Un exemple concret : Les bonnes et mauvaises questions d’évaluation
Pour illustrer cela, prenons un exemple simple. Imaginons une question classique que l’on retrouve souvent dans les évaluations de fin de formation :
Exemple de question qui ne sert à rien (ou à vraiment pas grand-chose) :
“La formation vous a-t-elle plu ?”
☐ Oui
☐ Non
☐ Pas d’avis
À première vue, cette question semble pertinente. Elle est facile à poser et à répondre. Mais qu’apprend-elle vraiment au formateur ? Pas grand-chose. Elle recueille un ressenti global, mais sans entrer dans les détails qui permettraient d’améliorer la formation. Cette question, bien que courante, est presque inutile.
En revanche, voici un exemple de question qui pourrait vraiment faire la différence :
Exemple de question utile :
“Quelles parties de la formation avez-vous trouvées les moins utiles ou les plus difficiles à suivre, et pourquoi ?”
Cette question pousse le participant à réfléchir sur des aspects précis de la formation. Elle invite à la critique constructive, essentielle pour identifier les points faibles et apporter des améliorations concrètes. C’est ce type de retour qui permet aux formateurs d’affiner leur contenu et d’adapter leurs méthodes pour les futures sessions.
Un autre exemple de question utile pourrait être :
“Quel est l’un des concepts ou outils présentés lors de la formation que vous trouvez difficile à appliquer dans votre contexte professionnel, et que pourrait-on faire pour mieux vous accompagner ?”
Cette question ne se contente pas de demander si tout va bien ; elle cherche à comprendre les obstacles concrets que peuvent rencontrer les participants dans la mise en pratique de ce qu’ils ont appris. Ce type de question montre que l’organisateur de la formation est engagé à aider les participants, non seulement pendant la formation, mais aussi après.
Les enjeux d’une évaluation pertinente
En fin de compte, les évaluations de formation ne sont pas qu’une formalité administrative ; elles sont un véritable outil de progrès. Les réponses que vous recueillez devraient vous permettre de repérer les aspects de votre formation qui nécessitent des ajustements, des révisions, voire des changements plus profonds.
Mais cela ne peut arriver que si vous êtes prêt à poser les bonnes questions, celles qui demandent un peu plus d’effort, tant de votre part que de celle des participants. Ces questions peuvent parfois être difficiles à affronter, car elles risquent de révéler des faiblesses que vous n’étiez peut-être pas prêt à voir. Mais ce sont précisément ces faiblesses qui, si elles sont corrigées, feront toute la différence entre une formation moyenne et une formation véritablement transformative.
En conclusion : Osez poser les bonnes questions
Alors, comment s’assurer que nos évaluations ne sont pas muettes, mais bien parlantes et utiles ? En posant des questions qui vont au-delà du superficiel, en cherchant à comprendre en profondeur ce que pensent réellement les participants.
Souvenez-vous, une évaluation utile est celle qui ne se contente pas de flatter l’ego du formateur ou de l’organisme, mais qui ose poser les bonnes questions, celles qui dérangent parfois, mais qui, en retour, permettent de véritablement progresser.
Et vous, quelles questions allez-vous poser lors de vos prochaines évaluations de formation ? Allez-vous oser poser les vraies questions, celles qui demandent du courage ?
Je vous invite à partager vos exemples de bonnes questions d’évaluation en commentaires. Échangeons nos pratiques pour faire grandir ensemble la qualité de nos formations. 💡